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Un dialogue

 

A mes yeux, sculpter c'est avant tout percevoir la nature essentielle de la matière. Le sculpteur par taille directe crée à partir des données et circonstances initiales offertes par le bloc de bois ou de pierre. Il l’observe, et ce faisant tente de le comprendre et de le « faire parler » pour instaurer un dialogue avec lui. Dans une conversation rythmée par le son de la massette, il cherche un accord entre ses intuitions et l’histoire contenue dans la matière. L’œuvre naît de cette relation. C'est aussi ma façon d'aborder l'installation.

 

J’ai ainsi considéré les données et circonstances initiales offertes par la sacristie du Collège des Bernardins pour instaurer un dialogue avec elle. Construite en pierre de Saint Maximin, longue de 12 mètres, sur 10 mètres de large et 11 mètres de hauteur, la sacristie fut bâtie vers 1360 dans le style gothique rayonnant. A l’origine, elle reliait l’église des Bernardins, jamais achevée, au bâtiment conventuel. Par son volume, sa lumière et son histoire, elle m'inspire une ascension vers le ciel.

 

Le principal thème de mes travaux est l'Immuable Impermanence qui depuis quelques années s’est exprimée dans la forme des nuages et telle une nuée m'a guidé jusqu'au Collège des Bernardins. Cependant il n’a jamais été question pour moi de mettre des nuages dans la sacristie et de la réduire ainsi à un simple espace d’exposition. Il s’est agi au contraire d’élever la sacristie vers le bleu du ciel, de façon à faire rayonner sa nature de palais céleste grâce à une trilogie de matières.

 

Une tribologie de matière 

 

I / Bleu d’albâtre

C'est au Japon, lors de ma participation à Biwako biennale, que j'ai découvert à Kyoto, ville jumelle de Paris, un illustre établissement de pigments nommé « nuances de nuages » où l'on fabrique des couleurs depuis cinq générations. "Ashes to Ashes", chantait David Bowie qui fréquenta ce lieu, autrement dit « Poussière tu redeviendras poussière ». C'est à partir de celle d’albâtre qu'en ce lieu prestigieux a été élaboré ce bleu unique spécialement pour le projet.

 

II / Nuages de pierre

C'est de Volterra, cité toscane au nom plein de promesses où les nuages d’albâtre naissent sous terre, que proviennent ceux qui dans la sacristie suggèrent l'impermanence de l’incarné. La chair comme le nuage se meut, se mêle et meurt puis retourne à la terre pour naître à nouveau. 

 

III / Miroir d'acier

Dans le miroir d’acier poli de la manufacture du troisième arrondissement de Paris, la lumière de la sacristie transcende la transparence de l'albâtre qui flotte dans ce vide médian et y fait naître d'infinies paréidolies.

 

L'instant Présence

 

Dieu ne se cacherait-il pas dans l'instant ? L’objet de cette installation est de donner à sentir la quiétude de l'instant Présence. Comme dans un jardin minéral, la sérénité émane de la sacristie habillée de l'installation contemporaine cousue pour elle à même sa pierre séculaire. Elle invite le visiteur à la contemplation dans un jeu de perceptions et de réflexions. L'immersion est complète grâce à la composition musicale de Mathias Durand dans laquelle se love l'œuvre. Cette expérience multi-sensorielle nous ouvre ainsi à une qualité de présence perceptible dans la conscience de l'instant.

                                                                                                                   Julien Signolet

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